L’immortel
Quelques désirs de vie sur la table sale,
mélangés à quelques miettes de la veille
restes d’espoir entamés par la vie
comme un trousseau de clés incomplet
De cette journée je n’attendais rien d’autres que la fin
parce que je sais que le mienne
n’arrivera jamais
L’existence désarticulée, je survis l’âme en peine
dans un espace où tout me déplait
dans un espace où je me dégoute
quand certains disent que la vie est elle
je dis qu’elle est bien trop longue
Séparé de la mort par l’infini
je suis le macabre
je sais l’horreur
je suis vivant
La vie limpide des auto-proclamés normaux
m’insupporte autant que les jérémiades mal placées des suicidés
Mes fantasmes ne concernent plus personne
mon sommeil n’est qu’un espoir d’éternité
et face à l’incongru, je cherche l’horreur
face à la mort je cherche l’odeur
d’un voyage inique auquel je crois
Je vis ma mort par procuration.