5 raisons de megaconnard pour ne pas manifester

Jamais cinq sans six comme disait Levi’s (à noter que d’ici prochainement on devrait pouvoir également sortir « Jamais six sans sept comme disait Peugeot »). Ainsi donc, cet après-midi, la bêlante masse révolutionnaire va se retrouver dans la rue autour de bannières rouges comme le sang de la démocratie (les personnifications allégoriques ça fait toujours bien dans un article (et les mots longs aussi (et les parenthèses aussi (mais pas trop))) pour rugir de colère face aux mesures gouvernementales vis-à-vis des retraites, des salaires, des machines à cafés et du prix du sucre qui n’arrête pas d’augmenter. Ainsi encore une fois, tels les juifs à travers la mer rouge, quelques centaines de milliers de manifestants vont tenter de traverser Bastille-Nation sans que les CRS ne se rabattent sur eux. Voici dix bonnes raisons de ne pas se rallier aux moutons rouges.

Raison 1 : le nombre
« Quand on est plus de quatre on est une bande de cons. A fortiori, moins de deux, c’est l’idéal » disait mon copain Desproges. J’ose à peine imaginer le nombre de bandes que représente un cortège manifestorial (euh…) composé d’environ 24 millions de guerriers selon la CGT et de 50.000 boeufs selon la préfecture. La loi du nombre était rarement la plus forte dès lors que la réflexion (ou la culture) est en jeu, le nombre excessif de manifestants donnera à chaque individu la sensation d’être plus fort car accompagné alors qu’il sera en réalité noyé dans une masse de gens aussi chiants et banals qu’un public des Z’Amours.

Raison 2 : la cause
La retraite c’est nul. Déjà que l’idée même d’être payé à travailler ne m’enchante guère, alors celle de l’être à rien foutre m’exaspère. Je veux être payer à autre chose. Je veux gagner ma vie en cultivant des tomate à la sueur du front des quatre kenyans (j’ai appris dans Enquête Exclusive que le marché du thaïlandais et du cambodgien était mort) dans une morte contrée limousine. Ou alors vivre d’amour et de fraiche sur l’Ile d’Arros avec François-Marie Banier. En tout cas, je m’interdis formellement (et j’ai tendance à m’écouter sur le sujet) de défiler tel un kamikaze roumain sur les Champs-Elysée lors d’un 14 juillet spécial Pays Oubliés pour une cause aussi inutile que les retraites. Pourquoi diable la CFTC et ses consorts ne trouvent ils pas des causes nobles, justes et qui feraient l’unanimité comme la réduction du prix du Kinder Bueno (1,50€ dans ma station service ce matin !) ou l’interdiction de se garer devant chez moi ?

Raison 3 : le temps
Les oscillations météorologiques sont l’invariable sujet de toutes les conversations sans grand intérêt (après la politique de Nicolas Sarkozy). Ainsi, cet après-midi s’annonce comme la journée la plus froide depuis des mois. Et l’eau tombant du ciel en direction du sol semble annoncer qu’il pleut. Comme un signe. L’eau tombe inexorablement et lamentablement sur le macadam comme l’espoir de Jean-Claude, cégétiste depuis 1977, année où il décida, suite à la mort d’Hamida Djandoubi, qu’il fallait combattre les injustices. Eh ouais.

Raison 4 : le jour
Mardi c’est le jour des rediffusions de Derrick sur France 3. Quel homme normalement constitué irait courir les rues drapeau dans une main, mégaphone dans l’autre pour sauver on ne sait quels avantages sociaux déterrés du passé alors qu’à 13H50 passe le meilleur épisode jamais tourné de Derrick : Aventure au Pirée. Celui où une hôtesse de l’air prend contact avec Klein à Athènes et lui raconte une histoire de déglingo. Une histoire de mallette qu’elle a accepté de transporter… Tourné en 1988 (année de la mort de Desproges arrivée approximativement en même que Fabius ai pris les rênes et les reines de l’arène de  l’Assemblée Nationale) cet épisode restera un bijou de mise en scène, encore aujourd’hui projeté dans toutes les écoles de cinéma allemandes.

Raison 5 : la thune

Gueuler pour avoir du pognon quand on sera vieux c’est cool. Mais moi je suis pas vieux. Et comme dirais Bené « C’est maintenant que j’veux des thunes ». Ou alors, je suis pour aller manifester pour obtenir la grève payée. Ça, ça serait un vrai avantage social. Comme la machine à café gratuite où la coke au distributeur. Parce que ce qui est clair, c’est que c’est pas en hurlant « Les vieux dans la misère, les jeunes dans la galère, on n’en veut pas de cette société là » (te marre pas, je l’ai entendu) que je vais pouvoir m’acheter mon nouveau plasma qui brancher sur la PS3 et l’ampli 9x500W pour avoir un son mega dolby stereo surround quand je joue à FIFA 2K11.
Et pis, comme toutes les manifs, ça va encore se finir au McDo, et j’y suis déjà allé hier.

Initialement publié sur Megaconnard

Benjamin Charles

Photographe, réalisateur, consultant social media & content

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