Et toi, t’es influent ?
Depuis l’accession du grand public à Internet à la fin des années 90’s, la toile censée être un formidable outil de communication est rapidement devenu le principal lieu public d’onanismes privés.
Parmi les grands sites qui ont contribués à ce qu’on pourrait trivialement appeler la branlette il y a bien sur le célèbre YouPorn et ses dérivés que les plus jeunes d’entre vous connaissent malgré le désaveu passif de leurs parents qui s’imaginent encore que c’est à M.Hadopi de régler les problèmes d’e-éducation de leurs gosses puisque Luc Châtel s’occupe bien leur éducation IRL. L’autre grande communauté de sites français qui promeut la masturbation à la française à travers le monde et permet son rayonnement international c’est bien entendu la blogosphère.
Par blogosphère, bien entendu, je ne n’entends pas la masse bêlante de skyblogueurs à la syntaxe aussi approximative que la surface de leur peau, bande –et quand je dis ‘bande’, je me demande encore à qui je dois penser- à laquelle je viens d’apprendre que pour un misérable million d’euros, le gouvernement, conseillé par Carat, fait désormais parti. CQFD.
Par blogosphère donc, j’entends les vrais blogueurs, ceux qui se disent –ou qui aime qu’on les dise, la fausse modestie paie plus que le crime pédérastique de nos jours- influents, ceux à qui ont donne des godemichets pour qu’ils se fassent/en disent du bien, à qui ont offre une journée avec l’équipe de France de football à Clairefontaine pour promouvoir une marque à trois bandes –encore !- ou encore un millier d’euros pour faire insidieusement une publicité pour une chaîne cryptée. Cette même blogosphère qui vénère les classements et les analystes quand leurs statistiques bandent montent et les insulte dans le cas contraire.
Mais la blogosphère consanguine qui se dit influente l’est elle vraiment, et aux yeux de qui ? Quand on regarde de plus près l’algorithme de classement comme celui de Wikio qui fait figure de référence parmi les agences de communications web -de plus en plus heureuses de faire croire à leurs clients qu’en vendant des billets sponsorisées à 500 euros facturés 100 euros aux blogueurs l’image de leur marque va se redresse, que leur chiffre d’affaire va exploser et que la paix dans le monde va revenir-, on constate en réalité que l’influence d’un blog n’est calculée qu’en fonction des blacklinks (comprenez ‘lien d’un blog vers un autre’) ce qui peut avoir trois origines : un blog qui aime l’information et qui la relaye, un ami qui envoie du trafic de son blog ou un blog factice fabriqué uniquement pour faire des backlinks. Non seulement l’affluence –qu’on appelle également le traffic- est totalement ignorée, mais surtout, l’influence n’est calculée que par les liens que se sont les blogs entre eux, d’où la notion de consanguinité que j’ai souhaité amener, la notion de ‘pédophiles’ ayant déjà été apporté par M.Lefebvre, et la notion de ‘chômage’ par la gestion catastrophique de la recherche high-tech en France, ce qui nous rappelle à une bien belle citation culturo-sportive bien de chez nous. Pouf pouf.
L’influence calculée, qui sert à commercialiser les blogs, n’est en réalité basée que sur des chiffres relatifs. Si l’on prend des valeurs plus sûres, telle que l’audience, on se rend rapidement compte en réalité que les plus ‘influents’ des blogs culminent à 200.000 visiteurs différents chaque mois à l’image d’Eric Dupin et de son blog Presse Citron dont l’utilité m’échappe presque autant que le drapeau que Lance ou Louis Armstrong, -c’est un communiste, mais lequel…- ont planté sur la Lune comme un cactus place Louis XV –que les pauvres s’évertuent à appeler Place de la Concorde-. L’influence est donc tout à fait relative car les lecteurs de blogs sont le plus souvent des jeunes ce qui exclue tout une partie de la population. Cela dit, Vogue Paris vend à chaque parution moins de 150.000 magazines, et es pourtant le magazine de mode le plus influent en France, allant même jusqu’à faire et défaire les réputations et faire mourir ou naître des tendances. Qu’en est-il des blogs ?
L’influence réelle d’un blog dépend en réalité de ses visiteurs et de son sujet. Si l’on considère les blogs politiques, malgré l’influence qu’on leur donne lors de chaque campagne, ils sont en réalité bien peu influents sur l’opinion des gens. Est-il censé de croire que parceque l’on va lire un mauvais article sur le Parti Socialiste, on va aller voter pour l’UMP, alors qu’en allant sur un blog on connait –généralement- le parti pris de l’auteur ? La réponse semble aussi évidente que Ségolène Royal devrait quitter la politique. Pourtant dans les deux cas, les personnes concernées en premier lieu préfère l’autosatisfaction personnelle –que j’appellerais également autoérotisme intellectuel de l’égo, mais uniquement pour faire croire que je sais utiliser des mots compliqués-, généralement confortés dans leur idées par une flopée d’ignares qui de peur de perdre leur place de favoris, préfère se rabaisser plutôt que de penser et de le dire.
En réalité, il est aujourd’hui difficile de mesurer l’influence réelle d’un blog en dehors de la blogosphère, même si certaines études tendent à montrer que les lecteurs de blogs sont généralement soit eux-mêmes blogueurs, soit de lecteurs assidus de nombreux blogs, ce qui finalement décrédibiliseraient l’idée même d’influence consanguine. Ceci dit, malgré l’égo surdimensionné de beaucoup –le plus vieux d’entre vous se rappelle de Loïc Le Meur autoproclamé ‘blogueur le plus influent en France’ avant de devenir ‘mec le mieux du monde’- qui porte souvent à sourire quand on oublie qu’on vit un darwinisme intellectuel inversé, l’influence supposée de la blogosphère ne gène en réalité personne même si elle mais entre des œillères les gens qui y sont alors qu’ils devraient au contraire être les forces vives sociales du XXIème siècle. Finalement je me dis que si, peut-être, la masturbation ne rends pas sourd, l’autoérotisme intellectuel de l’égo lui, rend aveugle.
Comments (4):
marc vasseur
Très bon papier.
DrMorisset
Benjamin… reconnais qu’on n’est pas arrivé les premiers et que y’a plus rien à bouffer. c’est notre faute aussi! moi je t’avais dit qu’on aurait du faire nos blogs bien plus tôt, on a trainé comme des cons, total on s’est fait voler la place. Sachons rester philosophes… allez viens, on retourne à la piscine!
Pierre
Bonne réflexion, car les blogs politiques véhiculent une mauvaise image auprès de leurs sponsors. Mieux vaut en rirent.
Benjamin
@DrMorisset : parle pour toi héhé. Ici c’est ’since 2000′ 😛