Je jouis donc je suis

Tel pourrait être le résumé du très osé « Shortbus » de l’américain John Cameron Mitchell, déjà réalisateur de « Hedwig and the angry inch » avec Michael Pitt. D’entrée de jeu, le film hédoniste se présente comme un film sur le cul, le sexe, les bites ! Les images crues se suivent, choquent d’abord puis s’installent progressivement. Dans la lignée de Brisseau, de Breillat ou encore de Ferran, Mitchell nous montre l’évolution des couples à travers le libertinage dans un univers de partouzards épanouis. Sans cliché mais sans faux tabou, le réalisateur mélange les genres pour arriver à ses fins, passant du film d’action au document tout en vulgarisant le sexe, jusqu’à film l’hymne américain chanté dans un anus…

Le rythme soutenu sert bien le sujet qui veut démontrer les bienfaits du sexe mais aussi son désespoir associé, la fin du désir, le post coitum mais sombre au bout d’une heure dans la complaisance et la répétition, et tout le monde sait que la routine n’est jamais bon dans le sexe. L’apologie néohippie libertaire de Mitchell, volontairement émancipatrice, se veut en marge du monde actuel qu’il semble refuser, mais finit dans une happy end presque navrante digne des défilées de victoires du Gendarme de Saint-Tropez.

Benjamin Charles

Photographe, réalisateur, consultant social media & content

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