le fleuve

il est encore temps d’embarquer sur les eaux calmes
bordées par la forêt de verre et ses arbres de rêves verts

dans une zone ombragée un corps inerte gît
sur une barque attachée au petit point de bois
flottant sur les reflets d’argent sous la nuit à la robe fraiche

son visage blanc semble éveillé
tellement sa beauté diaphane déchire le firmament noir

un chant marin lève son corps
éphèbe à la plume de soie
figure de proue de la lumière

le fleuve phrase sans fin et sans point
arpente le rivage innoccupé où un cadran solaire sauvage
indique l’heure de faire peau neuve dans les abimes des flots qui autrefois
conccurent les regrets qui polleniset le silence fermenté et l’iris des passions
digues entre les rites ancestraux et le vestige d’une souvenir anglouti

un rêve s’échappe de son âme vague à l’odeur stratosphérique
dans les bas fonds aqueux d’une rhapsodie psychédélique

à la surface de l’eau endormie on ne reprend jamais son souffle
on s’y noit jusqu’à y laisse un visage boursoufflé aux yeux fixement ouverts
axphyxiés par le désir liquide

le radeau de sauvetage sous marin qui brasse l’air bref
loin des songes désanchantés de l’écume de l’ancienne ville
brise la déferlante des parfums charnels dorés
où s’engouffre de minuscules roseaux

sur la barque débute un voyage qui ne s’arrête qu’aux limites des possibilités
celles qu’on ne peut conscientiser et qui se lèvent
lorsqu’un Morphée atone scintille dans les crépuscules d’une sérénité solide

blottis dans un grimoire putride
les mots bavards souffle des ombres errantes qui hantent l’existence même
alors que la lumière peine à exister face à la nuit éteincellante

la rumeur du passé se plante dans le sable boueux immeuse
où même se fleuve voudrait mourir
actif et glissant

l’empreinte fragile de cet enfer aux flammes fragiles
s’évertue à pétrifier la mémopire fébrile sur l’humus glacial et humide

les cendres éparses de la poésie se penchent sur l’éphèbe

la main de pierre créé une ombre symbolique pour contre le temps
qui inexorablement détruit la barque qui tangue et se tord
attiré par les tréfonds d’un monde rapace
ferme renoncement face à cette lumière si belle

pointant à l’horizon
la brume abrupte joue avec ses rayons vaporeux
créant un matin voluptueux aux couleurs désaturées
et révélant dans l’air salé le secret des histoires rouillées
que personne n’ose plus raconter

la peau dure et tannée du fleuve fait virer l’atmosphère
trompettes du vent qui chante la mort
dans un solo macabre et funeste
qui berce la barque sous les hurées silencieuses
des feuilles mortes qui tombent

la ferveur de l’absence chasse la faune
ouvrant délicatement une ébauche de chemin engloutissant le néant

le corps inerte et nu de l’éphèbe
que l’eau emmène vers des sédiments incertains
se tétanise

au fond des ténèbres marins
les douces balises de fleuve embaument le visage diaphane
jusqu’à troubler les lignes de son visage
cassées par les vibrations du vent sur la surface

et de ses lignes
il ne restera
bientôt
qu’un souvenir

Benjamin Charles

Photographe, réalisateur, consultant social media & content

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