L’édito de merde
Chronique publiée sur Le Transistor
En (Mathilda) mai, fais ce quâil te plait, en juin ne glande rien dit le proverbe. Alors que ces jours-ci, lâactualité est tellement navrante de banalité que jâen viens à trouver Marc Levy intéressant, je me suis dit quâil valait mieux ne rien dire. Parce quâil parait que quand on nâa rien à dire on ferme sa gueule. Sauf que je ne suis pas (c)on. Et que jâai plus dâune corde dans mon sac.
Jâaurais pu parler de la mort de Denis Wielemans et faire semblant de mâapitoyer sur une personne que jâai vaguement rencontrée lors dâun after show comme câest la mode sur Twitter. Mais jâaime pas mâapitoyer. Et jâaime pas les morts. Câaurait été sans intérêt. Autant jouer au flipper avec un dauphin.
Jâaurais pu parler des retours plutôt négatifs de mon éditorial de la semaine dernière. Il semble que non seulement quelques personnes nâétaient pas dâaccord, mais quâen plus elles auraient préféré que je ne dise rien. Mais çâaurait été un nouvel article sans queue ni maître ni loi ni foi. Autant souffler dans un gardon.
Jâaurais pu parler de la bande originale de lâAgence Tous Risques qui va être remixée par plusieurs artistes hip-hop. Ou de celle de Karate Kid où -exclusivité- on verra apparaître Justin Bieber en duo avec Jaden Smith. Mais ça nâaurait intéressé personne. Autant faire de la balançoire au Parc Astérix.
Jâaurais pu parler de Céline Dion et de sa double grossesse faite avec les restes testiculaires de son mac ou de la -mono- grossesse de Laurence Ferrari, ou de celle de Mariah Carey -qui semblait déjà enceinte depuis 5 ans-, ou de celle dâAlicia Keys, ou de celle de Sonia Rolland. Mais ça nâaurait intéressé personne en dehors des coiffeurs et jâaurais été capable de me mélanger les ciseaux. Autant pisser dans une corne de brume.
Jâaurais pu parler du catastrophique retour de Michael Youn sur son projet Fatal Bazooka sans Gérard Baste ni intérêt. Jâaurais alors pu baver gratuitement comme jâaime le faire en utilisant des mots compliqués que jâaurais préalablement trouvés dans le dictionnaire des mots compliqués et quâil nâaurait pas compris. Mais jâaurais encore reçu un coup de téléphone dâun label pour me dire que câétait déplacé. Autant acheter un CD de Johnny Hallyday.
Dâailleurs, jâaurais pu parler de Johnny Hallyday. Jâaurais pu annoncer sa mort, encore une fois, faire un peu dâaudience, me faire insulter par Michel Polnareff, encore une fois, et puis me marrer un peu (encore une foisâ¦). Mais jâaurais du réécrire un truc, sans choquer personne, sans réutiliser mes anciennes vannes. Bref, faire des compromis. Et compromis, chose due. Et jâaime pas devoir des choses. Autant se rouler dans lâherbe avec une taupe naine.
Jâaurais aussi pu parler de la flottille déglinguée par Israël, de lâopen-appartâ de Fadela Amara, de BP qui se fout de sa marée noire comme moi de BP, de la blessure de William Gallas, du déménagement de lâécole de musique des Herbiers ou de la défaite de Federer. Mais après tout bien fait pour eux. Dâailleurs ne dit-on pas âIl faut battre Federer quand il est chaudâ ? Autant faire un Pictionnary avec Picasso.
Alors voila. Du coup jâai décidé de ne parler de rien, et câest peut-être pas si mal comme ça. Ca ne vous plait pas ? Vous avez passé dix minutes à lire ? Eh bien gueulez maintenant ! Et puis comme dit mon ébéniste préféré :âLe ciseau à bois, le menuisier passeâ.
Comments (2):
Kmeron
@le_transistor @benjaminlemaire cette phrase me fait peur ” j’ai vagué rencontré lors d’un after show comme c’est le mode sur Twitter”
Mégane
Oh les fautes sont corrigées 😉