musique aqueuse
le rythme de cette rivière blanche
où flotte quelque souvenir d’un soleil levant
berce d’illusions nos rêves
qui se déchirent comme l’écume sur le limon
sur le quai de Wault
tes jambes pendant et survolent l’avenir
vers lequel nous ne nous envolons plus ensemble
je regarde tes yeux bleus et tes larges lèvres
racontent cette baignade froide
pendant ton crâne se fend contre une des pierres
qui fait le lit de ta demeure liquide
je bois les larmes tombées sur les pavés
où autrefois je cherchais ta main
dans les poches de mon manteau d’hiver
j’imagine tes fragments d’existence voguer
vers univers informel où tu ne parles plus
vers ce lit à la douceur imperceptible
l’eau devenue verte encercle ton corps froid
que je vois disparaitre de ce qu’il me restait de ton image
englouti par le temps assassin qui oublie tout
l’eau qui lave ce que tu as été sera pour toujours
tes yeux et ton corps
et tu deviendras pour elle une nouvelle pierre qui fait son lit
jusqu’à faire déborder cette rivière devenue froide