Pédophiles, chômeurs, consanguins… et assassins
Câest bien connu chez nous. Pour agir et encore pire, pour légiférer, il faut des morts ou des violons. André Rieu était trop occupé à réfrigérer les maisons de retraite pour garder son public, câest donc vers la première solution que câest tourné le football.
Pendant que le promoteur du Brie, Yves Jégo et sa secrétaire Romain Mouton -qui porte décidément bien son nom- tentait de nous faire croire quâil fallait faire une minute de silence en lâhonneur dâun flic mort avant dâaller voter (et pourquoi pas aussi pour la mort de la démocratie ou pire, du MoDem ?), Yann L., supporter du PSG décidait de mourir pour la France. Oui pour la France. Parceque contrairement à notre flicaillon mort pour le terrorisme qui va inciter un peu plus à la répression, Yann L. est mort pour la France. Grâce à lui, la France -et on espère les instances footballistiques- va enfin se rendre compte des dérives sociales du football qui semble être devenu le vecteur de tous les maux.
A chaque match à Paris, les abords du Parc des Princes deviennent un camp militaire. A chaque match pourtant, les lacrymos sâinvitent parmi les supporters. Ainsi, ai-je été gazé un soir de match alors que jâétais venu admiré la défaite assumée des parisiens aux frais de la mairie.
A la sortie des tribunes, une bande sâagite et insulte quelques policiers qui passaient par là . La charge est donnée et les gaz sont lâchés. En contournant lâobstacle, jâaperçois par terre une écharpe bleue rouge et un peu plus loin un enfant à genoux sur le trottoir avec probablement son père. Les yeux rouges et coulant il semble avoir du mal à parler. Sur le manteau quâil tente dâenlever se trouve une grosse tâche. En réalité, lâenfant venait se recevoir le gaz destinée à la bande qui sâétait bien gardé de rester dans les parages.
Câest le lot bimensuel de la Porte de Saint-Cloud : violences, insultes et dérapes contrôlés.
Depuis plusieurs années, la mairie, la préfecture, la fédération et les clubs ferment les yeux sur ces incidents, préférant rejeter la faute sur les clubs de supporters quand des images un peu trop gênantes passent sur TF1, arguant que de toutes façons, câest pire ailleurs. La municipalité de Paris taxant le PSG au delà des autres clubs sportifs (le football est un non seulement un sport mais également considéré comme spectacle), elle a tout intérêt à ce que le stade soit régulièrement plein, quitte à fermer les yeux sur ce quâil sây passe. Car même si les supporters parisiens avaient déjà fait preuve de mauvauis avec leur banderole âPédophiles, chômeurs, consanguins, bienvenue chez les Châtisâ les messages et symboles nationalistes voire neo-nazis sont monnaie courante dans ce quâon appelle les KOP.
Si le PSG, la Fédération et la Ligue étaient si gênées par ses pratiques comme elles semblent le dire aujourdâhui, pourquoi avoir laisser, à de nombreuses reprises, les choses sâenvenimer ? Les clubs de suporters seraient ils plus influents quâils ne veulent lâavouer ? Sont-ils vraiment nécessaires aux paiements des salaires de joueurs ? Si les instances veulent vraiment taper fort cette fois, alors allons y. Frappons fort, sans hésiter. Mais pas en arrêtant de filer quelques milliers dâeuros à quelques supporters pour quâils fabriquent des banderoles. Pourquoi ne pas organiser une journée de Ligue 1 sans supporters ? Pourquoi ne pas exclure dâoffice des compétitions nationales tous les clubs qui nâassurent pas la sécurité ? Pourquoi ne pas facturer aux clubs la mise à disposition des forces de lâordre ? Sans acte vraiment probant, on serait en droit de se demander jusquâoù les dirigeants du football français sont prêts à aller pour garder leurs intérêts.
En attendant merci à toi, Yann, dâêtre mort. Mort pour le football. Câest beau. Câest aussi beau que de mourir sous un étendard sanglant pour la gloire du patrie. Pareil. Aussi con.
Comment (1):
GLEN SCOLAN
Je propose une nouvelle taxe, prise uniquement sur les salaires faramineux des footballeurs qui servirait à payer les frais d’intervention de la police nationale.