Rencontre Avec Léo Legrand

Né de parents hors cinéma, rien de prédestinait Léo à tenir un jour un rôle dans l’adaptation cinématographique de l’un des feuilletons les marquants de la télévision française Jacquou Le Croquant . Né le 5 novembre 1995, Léo se retrouve sur un plateau de photos par l’intermédiaire de sa tante. Suite à cette expérience, Valérie, sa mère, l’inscrit dans une agence d’enfants mannequins. A tout juste 4 ans, Léo enchaîne les photos puis rencontre Jacky Henser, agent artistique, qui le prend dans son agence. Il fait son premier film en 2004, Saison , un court-métrage de Julien Sallé sur lequel Léo part pendant 5 jours dans la Marne. L’année suivante, le tout jeune comédien tourne Tout Pour Plaire où il joue le fils d’Anne Parillaud, aux côtés de Mathilde Seigner et de Judith Godrèche pendant dix jours. En 2007 il sera également à l’affiche de Les Yeux Bandés de Thomas Lilti.

Léo Legrand - Jacquou Le Croquant
Lina (Clémence Gauthier) et Jacquou (Léo Legrand) – Pathé Films – © Cos Aelenei

BL : Comment es-tu arrivé sur Jacquou ?
Léo : J’ai fait le casting, comme d’habitude ! Après ils m’ont rappelé, ils m’ont re-rappelé trois ou quatre fois et voilà !

BL : As-tu su que tu étais pris longtemps après le début du casting ?
Léo : Oui, assez longtemps. D’ailleurs je me souviens parfaitement, j’étais en bas en train de jouer au ballon. Ma mère était en haut dans la chambre de ma sœur qui était avant sa chambre. Elle a reçu un coup de fil de Françoise Menidray comme quoi  Jacquou, je le faisais.

BL : Combien de temps a duré le tournage ?
Léo : 51 jours. 56 avec les jours supplémentaires.

BL : Le tournage a donc duré environ 3 mois ?
Léo : (il acquiesce) Enfin trois, quatre, oui cinq.
(rires)
Valérie (la maman) : Tu as commencé au mois de février et tu as fini au mois de septembre. Donc ça fait plutôt 8 mois.
Léo : Oui mais je n’ai pas tourné tous les jours !

BL : As-tu compris toute l’histoire dès le début ?
Léo : Dès le début ? Non. J’ai du le relire… D’ailleurs j’ai relu les notes de ma mère. Elle me faisait des résumés. Après j’ai relu le scénario entier. Je l’ai relu plusieurs fois parce qu’il y avait des choses difficiles à comprendre mais après j’ai tout compris.

BL : N’était-ce pas dur d’appendre le scénario par cœur, comme à l’école ?
Léo : C’est-à-dire qu’une leçon d’école c’est petit. Il y a une grosse différence de lecture. Lire un scénario c’est plus du plaisir, apprendre une leçon c’est par cœur. Après, disons qu’il faut savoir gérer, même si j’ai arrêté l’école pendant le tournage évidemment. Je pense qu’il ne faut pas faire que ça non plus. Tu l’apprends de temps en temps et puis si tu ne connais pas la scène avant de le tourner tu l’apprends.

BL : T’as quitté l’école pendant 4 mois ? C’était dur ?
Léo : (il marque un temps). Non (rires) Au contraire.

BL : Et Laurent ? Tu connaissais son travail ?
Léo : Ah non pas du tout. Je me souviens, je l’avais vu sur une boite d’un single d’Alizée. J’ai juste vu son nom comme ça, juste avant de le connaître. Parce que ma sœur achetait les CD’s d’Alizée et donc j’ai vu son nom  : Laurent Boutonnat, Mylène Farmer… Enfin ils avaient un lien avec Mylène Farmer. Elle avait je ne sais plus quel rôle.

BL : Comment s’est passé le travail avec Laurent ?
Léo : Super ! Il était sympa. Je le voyais sur le tournage ; souvent sur le tournage. En dehors je ne le voyais pas beaucoup. Il était dans sa chambre, il regardait les rushes.

BL : Sur le tournage c’est lui qui t’expliquait ce qu’il fallait faire ?
Léo : Oui, ce qu’il fallait faire, ce qu’il fallait ne pas faire aussi. J’aimais bien proposer mes propres idées, après s’il n’aimait pas je faisais ses idées.

BL : Tu proposais tes idées ?
Léo : Oui. Je disais : « C’est pas mieux de faire comme ça. » Alors il me disait « Bah si ! » ou alors « Non, je préfère… ».

BL : En Roumanie comment étais-tu logé  ?
Léo : Pendant les 5 jours de pré tournage j’étais au Hilton et après je suis allé dans le Centre Ville Aparthotel

BL : C’était mieux que le Hilton ?
Léo : Ouais ! Parce que le Hilton c’est petit. La chambre est petite alors qu’à l’Aparthotel c’est plus grand.
(rires)
Valérie : Disons que l’Aparthotel ça fait plus maison.

BL : Tu étais seul dans l’appartement ?
Léo : Non j’avais toujours une coach, ils ne me laissaient pas tout seul dans l’appartement quand même.

BL : Est-ce que tu as trouvé des points communs entre le personnage de Jacquou et toi ?
Léo : (très sérieusement en hochant la tête) La tête ! (rires)

BL : Et sinon ?
Léo : Lui il est plutôt très autonome parce qu’il est orphelin, qu’il n’a plus de parents, moi je suis plus protégé par mes parents, j’ai une maison…

BL : Quelle est ta scène préférée ?
Léo : La tyrolienne.

BL : Et celle que tu as le moins aimé ?
Léo : Le moins aimé… Couché dans la neige, allez hop ! Tu sais, là où je suis dans le cimetière et je me mets torse nu. J’étais déjà malade ! Sinon sur la colline, il faisait -17°C et j’étais torse nu.

BL : La plupart du film se tourne dans la neige en hiver ?
Léo : Oui. Pour cette scène, c’était de la vraie neige, mais après c’est de la fausse neige. Mais il faisait quand même froid.

BL : Tu as une jambe cassée aussi…
Léo : D’ailleurs ce n’est pas facile de boiter. Je n’ai pas réussi du premier coup. On a du faire quelques répétitions.

BL : Le maquillage, l’habillage, combien de temps cela durait ?
Léo : Ca dépends. Parce qu’il y avais de gros maquillages pour la neige… Le plus long maquillage a duré deux heures, c’était pour me mettre plein de terre partout, ils ont du me le faire à chaque prise.

BL : Tu aimes bien te faire maquiller  ?
Léo : Non ! Enfin, ça dépends, parce que là (il montre le dessous de ses narines), je suis très sensible. Je n’aime pas que l’on me mettre un truc gluant. Je déteste ça.

BL : Et dans les cheveux tu avais quoi ?
Léo : Et bien, de tout ! De la graisse, du noir et tout ce que tu veux. Quand je prenais un bain, il était noir. On a fait 3 shampooings une fois et il y avait toujours de la graisse. IM-PO-SSIBLE à retirer.

BL : Qu’est ce que tu as appris sur Jacquou ?
Léo : Que six mois de tournage c’était dur mais que j’avais envie de le faire.

BL : Tu as déjà vu les images ?
Léo : Oui, pendant la post-synchronisation. J’aime bien ! Ma mère elle a un peu pleuré quand elle a vu la bande annonce pour les pays étrangers.

BL : As-tu peur de voir le film ?
Léo : Non, je stresse parce que… je ne sais pas. Quand je vais arriver, je vais me voir et je n’aime pas trop me voir. Enfin, me voir ça ne me dérange pas, mais m’entendre, ce n’est pas l’idée que je me fais de ma voix en fait.

BL : Depuis Jacquou, tu as fait d’autres tournages ?
Léo : J’ai failli faire La Saison des Orphelins mais le tournage a été annulé. Et sinon j’ai fait Les Yeux Bandés de Thomas Lilti.

Article et interview – Benjamin Lemaire
Remerciements : Léo, Valérie et DIdier Legrand

Benjamin Charles

Photographe, réalisateur, consultant social media & content

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