Vert bleu rose
Je t’invite dans l’avion que tu détestes
Où se parcourent les kilomètres de l’amitié
Débordante de pluie acide et gluante
Souille l’aéronef de ses chants
La chorale d’acier mime l’enfer
Quand la gêne des prières envahit l’espoir
Ne brouille pas tes rêves derrière tes yeux
Car ton imaginaire de haut vol n’est pas si précieux
J’oublie les doux atterrissages
De tes désirs charnels
Pendus à l’horloge du chemin des avenirs partiels
Dorment-ils ces étranges enfants qui pleurent ?
Peut-on même pleurer en dormant ?
Qu’ils restent dans le cloitre de leur souffrance
Souffrir c’est beau
Sans ses deux F c’est encore mieux
Dans ce matériel palpable tout n’est pas immuable
Rien que l’écho des chorales rituelles
Chantant l’opéra au long court malmènent les idéaux
Griffonnés sur les ailes d’un vulgaire grillon
Répandant le feu qui crépite
Et au fond d’un tableau résonne
L’onde étincelante qui gronde gravement
Envahissant les hublots-vitraux
Tu respires chaque instant comme un masque de pitié
Créature filtrant l’otage orange d’une lourdeur gravée
Ne lâche pas ma main l’altitude est si grande
Le monde-fourmis en contre bas nous ignore
Mais nous survivons dans le ventilateur des tempêtes
La question ne se pose pas
Les questions ne se posent plus
J’ai senti ta parole partir
Quand ta voix s’est éteinte
Dans le ciel qui n’existe pas
Faisant place aux chemins des anges sur lequel tu es le bienvenu
Dans la neige de l’hiver le gel tombe
Glaçant chacun de tes soupirs qui se brisent en lapsus
Ils forment de petits cœurs dans la nuit
Je descends avec moi
Pour amortir la chute de mes doigts
Si loin de tes entrailles
Je regrette l’espoir de revoir un jour ton visage
Au milieu de ce ciel pudique se plissant à ton passage
J’ai peur d’oublier tes traits
Je pleure le vol de ton corps
Dans ce rêve où se meurent les couloirs
Cuirasse de l’espace